dimanche 14 janvier 2007

Tresserve Savoie 1960- 1985

L'église


Le rond point devant l'église


Tresserve 73100
Région Rhône-Alpes
Département devSavoie
Arrondissement de Chambéry
Canton d'Aix-les-Bains-Sud
Environ 900 habitants quand mes grands parents s'y installent pour leur retraite en 1960. Ils y habiteront jusqu'en 1985 et c'est là qu'ils sont enterrés.










Située sur une colline surplombant le lac de Bourget, Tresserve s'est developpé surtout grâce au developpement du tourisme et du thermalisme. C'est devenu la "banlieue" résidentielle d'Aix. La population a triplé depuis les années 1960.



Le chemin partant de l'église , cul de sac, descend droit face à le dent du chat et surplombe le lac.



Le "pré du Baron" sur la gauche.



Le cimetière est sur la droite. A visiter pour la beauté de son site et les personnages enterrés!

En dessous il y a toujours un terrain de camping!


De nombreuses personnalités sont venues sur la colline et ont aimé Tresserve en venant prendre les eaux à Aix. Des anglais se sont installés en particulier Lord Rendall Thomas, comte de Berkeley, qui bâtit un castel qui est aujourd'hui la mairie. Le parc planté de différentes variétés par une amie du comte de Berkeley (Miss Wilmot) est encore aujourd'hui un lieu agréable de promenade.
La Mairie

Daniel Rops fut professeur au lycée de Chambéry avant de se consacrer entièrement à son oeuvre d'historien religieux. Il habitait la villa Les eaux Vives , sur la droite en allant de l'eglise à la mairie une maison de style pompéen et il repose dans le cimetière du village.


Parler de Tresserve, c'est bien sur parler de Lamartine.
Alphonse de Lamartine fit plusieurs séjour à Aix-les-Bains et il goûta et apprécia les charmes de Tresserve.

Les Méditations poétiques (1820) sont un recueil poétique de 24 poèmes.
Le lac est le 10ème poème du recueil et il a été en partie écrit sur la colline de Tresserve. Le lieu d'inspiration a été authentifié par son ami le Dr Forestier et il fut consacré par une stèle (voir le site lamartine, chemin de coétan).






Par ailleurs, son buste a été érigé sur le terrasse de la mairie.

Alphonse de Lamartine l'année précédente sauva de la noyade une femme Julie Charles, plus âgée dont il tomba amoureux, d'un amour teinté de tendresse maternelle, et a qui il écrivit des élégies amoureuses sous le nom d'Elvire, une napolitaine.
Le poète qui revient seul l'année suivante demande au lac de lui restituer le souvenir des merveilleux moments passés ensemble dont il a du garder la trace. Revenant sur l'itinéraire emprunté avec son amie, la trzversée du lac vers l'abbaye de Hautecombe et la Fontaine intermittente, le souvenir du passé revient avec force.

Le lac:
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir!

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés;
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il? nous voguions en silence;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos,
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots:

« Ô temps, suspends ton vol! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours!
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours!

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent;
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent;
Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : « Sois plus lente » ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons!
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons!»

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur?

Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ? quoi ! tout entiers perdus ?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface
Ne nous les rendra plus?

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez?

Ô lac ! rochers muets! grottes! forêt obscure!
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir!

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux!

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés!

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit et l'on respire,
Tout dise: « Ils ont aimé!»



Le Bois de Tresserve et de Lamartine, la stèle de Lamartine ont été classés dès 1943.Un discours fut prononcé à Tresserve, le 12 août 1962 pour l'inauguration d'un buste de Lamartine par Gaston Monnerville, président du Sénat pendant 22 ans .

Aucun commentaire: